Et pour le troisième numéro mensuel de ce rendez-vous, voici l'interview de Mélissa Restous que j'ai effectué après ma lecture de " Dix Avril " ! Ma chronique => ICI. Son livre: Son interview: Bonjour. Tout d'abord, merci d'avoir accepté de te prêter au jeu des questions/réponses. 1. Quand as-tu commencé à écrire? Et avec qui partageais-tu tes écrits? Je me suis vraiment mise à l'écriture vers douze ans en m'inspirant énormément de ce que je lisais donc mes productions n'étaient pas d'une grande originalité. Je ne me souviens pas avoir partagé ce que j'écrivais. Je devais penser que ce n'était pas assez bon pour être lu par quelqu'un d'autre que moi. A juste titre d'ailleurs, parce que c'était assez mauvais. 2. Comment procèdes-tu lorsque tu écris? Que se passe-t-il en toi avant que tu ne te mette à rédiger? Au début, je rêvasse beaucoup. Je n'écris pas tant que je n'ai pas une idée valable comme point de départ. Il peut se passer des mois avant que je ne me mettre à commencer à écrire un texte, mais ça ne veut pas dire que je n'y pense pas. Il m'est aussi arrivé de tout jeter et de recommencer à zéro parce que la direction que prenait mon projet ne me plaisait pas du tout. 3. Te sens-tu plus à l'aise à la troisième personne où à la première personne lorsque tu écris? Définitivement à la troisième personne. Je crois que je n'ai même jamais essayé à la première personne. En tant que lectrice, j'ai du mal à accrocher aux récits écrits à la première personne. C'est une forme de narration qui limite les points de vue et qui ne me permet pas de diffuser les informations comme je l'entends. Mais ce n'est pas une idée que je rejette totalement non plus. 4. Comment naissent tes personnages? T'inspires-tu un peu de toi? De personnes de ton entourage? En général, c'est en lisant ou en regardant des films ou des séries que je les trouve. Je me dis qu'il serait intéressant d'exploiter la personnalité de tel ou tel personnage et je le transforme pour me l'approprier. Dans mes premiers textes, je me suis peut-être inspirée de mon entourage, mais c'est de moins en moins le cas. Par contre, il arrive qu'ils me ressemblent, mais ce n'est pas conscient de ma part. 5. Qu'est-ce qui d'après toi rend un personnage crédible? C'est une question très difficile... Je pense que pour qu'un personnage soit crédible, il faut qu'on puisse s'identifier à lui assez facilement mais aussi que ses actions soient vraisemblables. S'il est trop parfait, le lecteur ne sera pas pris au jeu. Il faut qu'il ait des failles. On m'a souvent reproché de créer des personnages superficiels alors j'imagine que la dimension psychologique est aussi très importante pour leur crédibilité. 6. Partages-tu tes projets d'écriture avec une personne de confiance afin d'avoir son opinion? Ou préfères-tu attendre de posséder une version un peu plus élaborée? Je les partage avec ma meilleure amie. Au début, je lui décris juste les personnages et je lui donne le thème principal du projet, sans entrer dans les détails. Ensuite, je la fais attendre, parfois pendant des années, pour lui faire lire la version finale du projet en question. Mais le fait de lui en parler dès le début m'oblige, d'une certaine façon, à le mener à bien, même si cela me prend du temps. 7. T'imposes-tu une discipline (calendrier à respecter, nombre de pages à atteindre...)? Pas du tout! Si on n'est pas écrivain à plein temps, c'est très difficile de s'imposer un calendrier. Et puis je n'ai jamais été du genre à planifier ce que j'ai à faire, je ne suis pas assez rigoureuse pour ça. J'écris quand j'en ai envie et quand j'ai du temps à y consacrer. Parce que je peux y passer des heures, et c'est très frustrant de devoir s'interrompre avant d'avoir terminé. Par contre, il m'est déjà arrivé de me dire qu'il fallait que j'atteigne au moins un certain nombre de pages. 8. As tu un endroit à toi pour écrire? Et un petit quelque chose pour favoriser ta concentration? La plupart du temps, j'écris à mon bureau. Quand je suis au cœur d'une fièvre créatrice, j'emmène mon travail partout avec moi et j'ai été extrêmement productive pendant mes cours de philosophie quand j'étais étudiante. Je peux écrire partout, du moment que je me sens en confiance et que j'ai un fond sonore. Pour me concentrer, j'ai besoin de musique, impérativement non francophone (sinon, je ne peux pas en faire abstraction). 9. Écris-tu à la main, sur écran? Imprimes-tu pour te relire/te corriger? Quel cheminement suis-tu? Mon premier jet est écrit à la main. J'ai même un rituel : stylo noir et copies doubles à petits carreaux. Ensuite je fais mes corrections et mes réécritures à la main. Quand une version est couverte de gribouillages et que j'ai trop de feuilles volantes rajoutées entre deux pages, j'en écris une nouvelle. Au bout de la troisième, voire même quatrième, version papier, je tape tout à l'ordinateur. Et puis j'enchaîne les relectures sur ordinateur jusqu'à plus soif. Parfois, j'imprime le texte pour le corriger à la main mais ce n'est pas indispensable. Tout cela se passe sur plusieurs mois, car il peut se passer des semaines sans que je touche à mon travail, pour avoir un minimum de recul. 10. Concernant plus précisément "Dix Avril", comment t'es venue cette idée de trame précisément? Ça m'est venu après avoir vu le film "Sixième Sens" pour la deuxième ou troisième fois. J'ai eu envie de raconter une histoire de fantômes. 11. Combien de temps as-tu mis à l'écrire? As-tu fait beaucoup de recherches? J'ai mis entre un an et demi et deux ans pour l'écrire. Et j'avoue que je n'ai pas fait énormément de recherches pour ce roman. 12. Tu as évoqué lors de notre conversation sur Facebook que la ressemblance entre ton univers et celui de la série "Ghost Whisperer" revenait souvent dans les chroniques bloguesques alors que tu ne connaissais pas cette série. As-tu eu la curiosité d'en visionner un bout d'épisode? Si oui, trouves-tu que les remarques soient justifiées? Je n'ai pas eu le temps de visionner un épisode mais je ne vais pas manquer de le faire pendant les vacances de Noel. Cela dit, maintenant que je me suis renseignée sur la série, je trouve aussi que les synopsis se ressemblent. Au début, les remarques sur la ressemblance avec Ghost Whisperer ne me dérangeaient pas mais c'est devenu systématique dans chaque article de blog sur "Dix Avril" et je suis contente que tu mentionnes le fait que je ne connais même pas la série. Parce qu'à force, je me sens un peu comme une plagiaire. L'idée de base du roman n'est pas d'une originalité incroyable, j'en suis consciente. D'ailleurs, si vraiment je devais vraiment citer un personnage qui m'a inspirée pour Eléonor, je dirais Peggy Sue plus que Mélinda Gordon, et encore, j'avais lu ses aventures depuis presque dix ans au moment où je me suis mise à écrire. 13. Concernant la fin, je l'ai vraiment trouvé surprenante! J'avais réellement tout imaginé sauf ça! Savais-tu dès le début que tu nous conduirais là, où toi aussi tu t'es laissé surprendre? Pas du tout! Comme je le disais plus tôt, ce sont les personnages qui m'inspirent l'histoire. Et comme je ne suis pas très bien organisée, je n'établis aucune trame à l'avance. Je me laisse porter. A vrai dire, je n'ai écrit la fin de "Dix Avril" qu'à la troisième version. Avec la recherche du titre, je crois que l'écriture de la fin est l'étape la plus difficile de l'écriture d'un roman. Et puis un jour, ce dénouement s'est imposé, ça ne pouvait pas se terminer autrement. J'avais peur que cela soit un peu trop prévisible, mais visiblement, c'est plutôt efficace! 14. Que peux-tu nous dire sur ton expérience avec les maisons d'édition? Des maisons d'édition les plus connues, je ne connais que leurs lettres de refus. Actuellement, je suis éditée chez les éditions Hélène Jacob et c'est un vrai bonheur. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs mais je les trouve très professionnels. 15. As-tu un projet en cours en ce moment? Que peux-tu nous en dire? Oui, et il est presque terminé! J'ai mis à profit mes deux ans de recherche en littérature et mon intérêt pour le mythe du vampire pour écrire un roman à la fois historique et fantastique dans le Paris du XIXème siècle. Le héros est un vampire inspiré par la littérature de Théophile Gautier et William Polidori, bien loin de l'image diffusée par la littérature post Bram Stoker. Il s'agissait de revenir aux sources du mythe et de s'éloigner de Twilight et compagnie qui l'ont totalement dénaturé. J'en profite aussi pour évoquer la condition féminine au XIXème siècle à travers une héroïne d'abord conventionnelle qui s'émancipe peu à peu. Pour le coup, j'ai beaucoup travaillé pour rendre le cadre crédible. 16. Les avis (positifs/négatifs) de lecteurs/blogueurs te servent-ils? Ils me servent énormément! Je suis ravie de lire des avis positifs parce que cela me flatte, il ne faut pas le nier, et que ça m'autorise à penser que je n'écris pas en vain. Mine de rien, c'est le résultat d'un énorme travail qui demande du temps et de l'énergie, et les avis positifs sont une belle récompense. Les avis négatifs sont tout aussi utiles lorsqu'ils sont constructifs et j'ai essayé de travailler sur ce que l'on me reprochait le plus souvent, à savoir le manque de profondeur des personnages. 17. Si tu avais un conseil pour tous les écrivains en herbe, lequel serait-ce? Le travail. Avoir du talent ne suffit pas pour bien écrire. C'est comme pour toute autre forme d'art. Un musicien fait des gammes et un chanteur des vocalises. L'écriture n'est pas différente. Elle nécessite de la rigueur et du travail. 18. Quels sont tes auteurs favoris? Certains t'inspirent-ils? J'idolâtre Oscar Wilde et Théophile Gautier. La pureté de leur style me fascine tout autant que leur vie. La moitié de ma bibliothèque leur est consacrée et ils m'inspirent énormément. Ensuite, j'adore Jane Austen pour son talent à se moquer de la société de son époque tout en créant des héros masculins cultissimes. J'aimerais bien que mes héros deviennent aussi mythiques que Darcy! 19. Coté lecture, quel genre affectionnes-tu le plus? J'essaie de ne pas me cantonner à un seul genre mais je lis beaucoup de fantasy, de romans historiques (notamment du Ken Follett), des classiques (surtout du XIXème) et de temps en temps, des polars. 20. Et une dernière question (un petit clin d'oeil à une personne adorable qui se reconnaitra): As-tu un chat? Oui! Une femelle de huit ans, répondant au doux nom de Patate (non, ce n'est pas une blague). 21. Le mot de la fin est pour toi: Je te remercie pour cette interview, c'est ma toute première en tant qu'auteur! (et j'espère que ce ne sera pas la dernière!) et j'ai beaucoup apprécié répondre à tes questions. Merci te t’être confié à moi et aux lecteurs. Merci aussi à ceux qui ont lu, lisent ou liront "Dix Avril"!
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